27/05/2014
Formerie
Le vrai goût du fait maison
Depuis le mardi 15 juillet, les restaurateurs peuvent afficher sur leurs cartes le logo "fait maison". Rencontre avec un chef formion qui cuisine du 100% maison
Ludovic Beaugis, chef cuisinier de la Table de Laurent à Formerie est un adepte du vrai fait maison
“La cuisine c’est ma passion, pouvoir vous en faire profiter est un réel bonheur”, cela ne s’invente pas, c’est inscrit sur une ardoise à la craie blanche à l’entrée de la Table de Laurent, restaurant de Formerie. Voilà presque six ans, jour pour jour, que Ludovic Beaugis, 36 ans, est le chef cuisinier de cet établissement.
D’abord élève dans une école hôtelière en Normandie, Ludovic fait ses armes pendant presque dix ans dans la capitale. Le Moulin de la Galette à Montmartre, le restaurant du Royal Monceau, du Bristol, le chef patissier travaille pour les grandes maisons parisiennes.
Grande distribution rime aussi avec fait maison
En 2008, il se lance à son tour et reprend le restaurant du 21, rue de la paix à Formerie.
Quand on lui parle du label “fait maison”, lancé le mardi 15 juillet, le jeune chef reste perplexe. “Reste à savoir ce que vont faire les restaurateurs qui cuisinent du surgelé”, prévient le cuisinier.
Car ici, les produits congelés, ce n’est pas le genre de l’établissement. “Je ne fais que du 100 % maison. J’essaye un maximum de travailler avec des gens du coin, mais je traite beaucoup avec Métro. Car il ne faut pas croire qu’il n’y a que du surgelé ou des plats tout faits, ils ont beaucoup de produits frais. “
Ludovic, reconnu jeune talent Gault et Millau en 2012 (1 toque) et figurant parmi les dix meilleures tables de Picardie en 2013 l’assure : “Dans ma cuisine, c’est moi qui épluche les légumes, c’est moi qui les taille”. Le label, il n’est pas contre, “il faut voir ce que cela donne sur le long terme”, lance le cuisinier.
Mais il n’est pas dupe : “En zone touristique par exemple, les cartes mentionnent poissons frai
s, il faut arrêter, dans la majorité des restaurants, ce n’est pas le cas. “
Des clients perdus
Autant dire que ce nouveau label ne fait pas l’unanimité au sein des restaurateurs. Et pour les consommateurs, la création de cette appellation risque bien de les perdre encore un petit peu plus. En effet depuis des années maintenant, les labels se multiplient dans les cuisines de nos restaurants. L’objectif étant de mettre de la clarté dans les menus et dans les produits utilisés.
Or, on constate que c’est l’inverse qui se produit. Le titre de Maître restaurateur lancé sous Sarkozy, le label fait maison décrété par Hollande, et les Restaurants de qualité décernés par des grands chefs comme Thierry Marx ou Joël Robuchon : il y a embouteillage. Alors ce que les consommateurs demandent aux restaurants : c’est juste un petit peu de sincérité et d’honnêteté.
Formerie, 60